vendredi 26 Décembre 2014 à 21h57
c'est long à lire
- Bonjour, monsieur le comte, lui cria-t-il, je vous ramène votre cheval, que j'ai eu le bonheur de sortir de son écurie. Vous pouvez voir vous-même comme vos soldats sont gentiment allongés et comme ils dorment bien! Si vous voulez vous en donner la peine, venez constater à l'écurie le doux confort que se sont donné vos gardiens.
Le comte ne put s'empêcher de rire à ces mots.
- Bon, dit-il, le premier coup tu l'as réussi ; mais ta seconde opération est loin d'être aussi facile! Et je t'avertis : si je te rencontre comme un voleur, c'est en voleur que je te traiterai. Le soir, quand la comtesse fut allée au lit, elle serra bien sa main sur l'anneau de mariage, cependant que le 'comte disait : " Toutes les portes sont fermées et verrouillées, mais je reste éveillé pour attendre le voleur ; Si jamais il veut entrer en passant par la fenêtre, je tire et je l'abats. "
Le maître-voleur, de son côté, ‚était allé au gibet couper la corde d'un pendu, qu'il chargea sur son dos et porta jusqu'au château ; arrivé là, il plaça une échelle sous la fenêtre de la chambre à coucher, reprit le mort sur ses épaules et grimpa, en prenant soin de s'arrêter dès que la tête du mort fut au niveau de la fenêtre.
Le comte, qui veillait dans son lit, braqua son pistolet et fit feu dès qu'il vit la tête apparaître, sur quoi le maître-voleur laissa tomber son mort du haut de l'échelle, redescendit et courut lui-même se cacher dans un coin. La nuit était assez claire, grâce à la lune, pour que le maître-voleur, de sa cachette, pût voir le comte enjamber le rebord de sa fenêtre, puis descendre par l'échelle, traîner le mort jusque dans le jardin où il se mit à creuser une fosse pour l'y enterrer. " C'est le moment ! " se dit le maître-voleur, qui se glissa sans un bruit jusqu'à l'échelle et monta rapidement à la hauteur de la fenêtre, toujours ouverte...
- Ma chère femme, dit-il en imitant la voix du comte, le voleur est mort! Mais c'était mon filleul néanmoins ; ce n'était pas un mauvais bougre, au fond : il avait plutôt le goût de l'aventure que celui du Mal. Je ne veux pas le livrer à la honte publique. Et puis, je pense aussi à ses malheureux parents qui me font pitié. Je vais donc l'enterrer moi-même dans notre jardin, avant le jour, et éviter ainsi que l'histoire se répande au-dehors. Il me faut aussi le drap de lit pour lui servir de linceul : je ne peux tout de même pas l'enterrer comme un chien ! Donne-le-moi... Et puis tiens ! Ajouta-t-il en contrefaisant toujours le comte, il faut suivre ses élans de générosité : donne-moi également ton anneau.
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vendredi 26 Décembre 2014 à 21h57
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