Ce que le Père fait est bien faitpage 4 / 5
- Psiii, psiii ! entendirent-ils près du four.
- Qu'est-ce ? demandèrent-ils. Le paysan leur conta l'histoire du cheval échangé contre une vache et ainsi de suite jusqu'aux pommes.
- Tu vas être battu à ton retour, dirent les Anglais. Tu peux t'y attendre.
- Battu ? Non, non ! J'aurai un baiser et l'on me dira : " Ce que le père fait est toujours bien fait. "
- Nous parierions bien un boisseau d'or que tu te trompes, cent livres, si tu veux.
- Un boisseau me suffit, dit le paysan. Mais moi, je ne puis parier qu'un boisseau de pommes, et je l'emplirai jusqu'au bord.
- Allons, topons-là ! cent livres contre un boisseau de pommes. Et le pari fut fait. La carriole de l'aubergiste fut commandée, et tous les trois y montèrent avec le sac de pommes. Les voici arrivés.
- Bonsoir, la mère !
- Dieu te garde, mon vieux !
- L'échange est fait.
- Ah ! tu t'y entends, dit la paysanne pendant que son mari l'embrassait.
- Oui, j'ai troqué notre cheval contre une vache.
- Dieu soit loué ! dit la mère. Je pourrai désormais faire des laitages, du beurre, du fromage. Excellent échange !
- Oui, mais j'ai ensuite échangé la vache contre une brebis.
- C'est encore mieux. Nous avons juste assez de nourriture pour une brebis. Nous aurons du lait, du fromage, des bas de laine et des gilets. Une vache ne donne pas de laine. Comme tu penses à tout !
- Ensuite j'ai troqué le mouton contre une oie.
- Est-ce vrai ? Alors, nous pourrons manger de l'oie rôtie à Noël ! Tu penses à tout ce qui peut me faire plaisir, mon bon vieux. C'est bien à toi. Nous pourrons attacher notre oie dehors avec une ficelle pour qu'elle ait le temps d'engraisser.
- Oui, mais j'ai troqué mon oie contre une poule.
- Une poule ! Oh ! la bonne affaire. Elle nous donnera des oeufs. Nous les ferons couver et nous aurons des poussins. J'ai toujours rêvé d'en avoir.
- Oui, oui, mais j'ai échangé la poule contre un sac de pommes pourries.