dimanche 08 Juin 2014 à 22h49
Tres belle fin
Ma mère m'a tué.
Un premier s'arrêta et écouta :
Mon père m'a mangé.
Deux autres s'arrêtèrent et écoutèrent :
Ma sœurette Marlène
A pris bien de la peine.
Quatre autres s'arrêtèrent à leur tour :
Pour recueillir mes os jetés
Dessous la table, et les nouer
Dans son foulard de soie.
A présent, ils n'étaient plus que huit à frapper encore :
Qu'elle a porté
Cinq seulement frappaient encore :
sous le genévrier.
Il n'en restait plus qu'un qui frappait du marteau :
Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis !
Le dernier, à son tour, s'est aussi arrêté et il a même encore entendu la fin.
– Oiseau, dit-il, ce que tu chantes bien ! Fais-moi entendre encore une fois ce que tu as chanté, je n'ai pas entendu.
– Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien. Donne-moi la meule et je chanterai encore une fois.
– Tu l'aurais, bien sûr, si elle était à moi tout seul, répondit le garçon meunier.
– S'il chante encore une fois, approuvèrent tous les autres, il est juste qu'il l'ait, et il n'a qu'à la prendre.
L'oiseau descendit de l'arbre et les vingt garçons meuniers, avec des leviers, soulevèrent la lourde meule, ho-hop ! ho-hop ! ho-hop ! ho-hop ! Et l'oiseau passa son cou par le trou du centre, prenant la meule comme un collier avec lequel il s'envola de nouveau sur son arbre pour chanter :
Ma mère m'a tué ;
Mon père m'a mangé ;
Ma sœurette Marlène
A pris bien de la peine
Pour recueillir mes os jetés
Dessous la table, et les nouer
Dans son foulard de soie
Qu'elle a porté sous le genévrier.
Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis !
Dès qu'il eut fini, il déploya ses ailes et s'envola, et il avait la chaînette d'or dans sa serre droite, et la paire de souliers dans sa serre gauche, et la meule était autour de son cou. Et il vola ainsi loin, très loin, jusqu'à la maison de son père.
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dimanche 08 Juin 2014 à 22h49
Tres belle fin