lundi 30 Novembre 2015 à 20h43
très pratique et bons choix
« Oh ! Que je me sens malheureux », s'écria le soldat de plomb. » C'est à périr ici. Laisse-moi plutôt partir pour la guerre, dussé-je y perdre bras et jambes, ce serait au moins un changement. Oh, emmène-moi ! Maintenant je sais ce que c'est que de recevoir la visite de ses vieux souvenirs, et ce n'est pas amusant du tout à la longue. »
« Je vous revoyais tous à la maison, comme si j'étais encore au milieu de vous. C'était un dimanche matin, et vous autres enfants vous étiez réunis, et les mains jointes vous chantiez un psaume, ton père et ta mère écoutaient pieusement. Voilà que la porte s'ouvre et que ta petite sœur Maria, qui n'a que deux ans, fait son entrée. Elle est si vive et elle est toujours prête à danser quand elle entend n'importe quelle musique. Cette fois vos chants la mirent en mouvement, mais cela n'allait guère en mesure, la mélodie marchait trop lentement, l'enfant levait sa petite jambe, mais il lui fallait la tenir trop longtemps en l'air, cependant elle dandinait comme elle pouvait de la tête. Vous gardiez votre sérieux, c'était pourtant bien difficile. Moi, je ris tant, qu'au moment où une grosse voiture vint ébranler la maison, je perdis l'équilibre et je tombai à terre, j'en ai encore une bosse. Cela me fit bien mal, mais j'aimerais encore mieux tomber dix fois par jour, chez vous, que de rester ici, hanté par ces vieux souvenirs. Dis-moi, chantez-vous encore les dimanches ? Raconte- moi quelque chose de la petite Maria ! Et mon bon camarade, l'autre soldat de plomb ? Doit-il être heureux, lui ! Ne pourrait- il pas venir me relever de faction ? Oh, emmène-moi ! »
- Tu n'es plus à moi, répondit le petit garçon. Tu sais bien que je t'ai donné en cadeau au vieux monsieur. Il faut te faire une raison. » Cette fois le vieillard montra à son petit ami des cassettes où il y avait toutes sortes de jolis bibelots des temps passés, des cartes à jouer, grandes et toutes dorées, comme on n'en voit même plus chez le roi. Le vieux monsieur ouvrit le clavecin, qui, à l'intérieur, était orné de fines peintures, de beaux paysages avec des bergers et des bergères, il joua un ancien air, l'instrument n'était guère d'accord, et les sons étaient comme enroués. Mais on aurait dit que le portrait de la belle dame, celui qui avait été acheté chez le marchand de bric-à-brac, s'animait en entendant cette antique mélodie, le vieux monsieur la regardait, ses yeux brillaient comme ceux d'un jeune homme, un doux sourire passa sur ses lèvres.
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lundi 30 Novembre 2015 à 20h43
très pratique et bons choix
mercredi 26 Mars 2014 à 18h16
superbe histoire :)