Une semaine du petit elfe Ferme-l'oeilpage 7 / 8
- Il faut que le monde entier soit astiqué pour demain, dit encore Ole, car c'est dimanche. Mon plus grand travail sera de descendre toutes les étoiles pour les astiquer aussi. Je les prends toutes dans mon tablier mais il faut d'abord les numéroter et mettre le même chiffre dans les trous où elles sont fixées là-haut afin de les remettre à leur bonne place.
- Non, écoutez Monsieur Ferme-l'œil, vous exagérez, s'écria un portrait accroché sur le mur contre lequel dormait le petit garçon. Je suis l'arrière-grand-père de Hjalmar. Merci de lui raconter des histoires, mais vous ne devriez pas lui fausser ses notions. On ne peut pas décrocher les étoiles et les polir.
- Merci à toi, vieil arrière-grand-père, mais moi je suis encore plus ancien que toi, je suis un vieux païen, les Romains et les Grecs m'appelaient le dieu des Rêves. J'ai toujours fréquenté les plus nobles maisons et j'y vais encore, je sais parler aux petits et aux grands ! Tu n'as qu'à raconter à ton idée maintenant. Ole Ferme-l'œil partit là-dessus en emportant son parapluie.
Dimanche
– Bonsoir, dit Ole Ferme-l'œil, et Hjalmar le salua, puis il se leva et retourna contre le mur le portrait de l'arrière-grand- père afin qu'il ne prît pas part à la conversation comme la veille.
- Voilà ! tu vas me raconter des histoires, celle des « Cinq pois verts qui habitaient la même cosse », celle de « l'Os de coq qui faisait la cour à l'os de poule », celle de « l'Aiguille à repriser si fière d'elle-même qu'elle se figurait être une aiguille à coudre ».
- Il ne faut pas abuser des meilleures choses ! dit Ole Ferme-l'œil, je vais plutôt te montrer quelqu'un, je vais te montrer mon frère, il s'appelle aussi Ole Ferme-l'œil mais ne vient jamais plus d'une fois chez quelqu'un et quand il vient, il le prend avec lui sur son cheval et il raconte : oh ! quelles histoires ! Il n'en sait que deux : une si merveilleusement belle que personne au monde ne pourrait l'imaginer, une si affreuse et si cruelle