Une semaine du petit elfe Ferme-l'oeilpage 5 / 8
Vendredi
– C'est inouï combien de gens d'un certain âge voudraient m'avoir auprès d'eux, dit Ole Ferme-l'œil, surtout ceux qui ont quelque chose à se reprocher. » Mon bon petit Ole, me disent- ils, nous ne pouvons-nous endormir et toute la nuit nous sommes là à voir défiler nos mauvaises actions qui comme d'affreux petits démons s'asseyent sur notre lit et nous aspergent d'eau bouillante. Ne voudrais-tu pas venir les chasser que nous puissions dormir d'un bon somme ? » Ils soupirent et ajoutent tout bas : « Nous te paierons bien. Bonsoir Ole, l'argent est sur le bord de la fenêtre ». Mais je ne fais pas ça pour de l'argent, terminait Ole Ferme-l'œil.
- Qu'est-ce qui va arriver cette nuit ? demanda Hjalmar.
- Eh bien ! je ne sais pas si tu as envie de venir encore ce soir à un mariage d'un tout autre genre que celui d'hier. La grande poupée de ta sœur, celle qui a l'air d'un homme et qu'on appelle Hermann va épouser la poupée Bertha, c'est d'ailleurs l'anniversaire de la poupée, il y aura donc beaucoup de cadeaux.
- Oui, je connais ça ! dit Hjalmar, quand les poupées ont besoin de robes neuves, ma sœur décide que c'est leur anniversaire ou qu'elles se marient. C'est arrivé plus de cent fois.
- Oui, mais cette nuit, c'est le cent unième mariage et quand le cent unième est terminé, tout est fini. C'est pourquoi celui-ci sera splendide. Regarde un peu ! Hjalmar regarda vers la table, la petite maison de carton était là avec ses fenêtres éclairées et tous les soldats de plomb présentaient armes. Les couples de fiancés étaient assis par terre, le dos appuyé au pied de la table, très songeurs, et ils avaient sans doute pour cela de bonnes raisons. Ole Ferme-l'œil, vêtu de la jupe noire de grand-mère, les bénit. Après la bénédiction tous les meubles de la chambre entonnèrent la jolie chanson que voici, écrite par le crayon sur l'air de la retraite : Notre chanson arrive comme le vent Sur le couple nuptial dans la chambre Tous deux raides comme des baguettes Ils sont faits de peau de gants Bravo, bravo pour la peau et les baguettes Nous le chantons à tous les vents. Puis on leur offrit tous les cadeaux, ils avaient demandé qu'il n'y eût rien de comestible car leur amour leur suffisait.