La fée du sureaupage 7 / 7
- Oui, c'est ainsi, dit la fée dans l'arbre, les uns m'appellent fée, les autres dryades, mais mon vrai nom est « Souvenir ». Je suis assise dans l'arbre qui pousse et qui repousse et je me souviens et je raconte ! Fais-moi voir si tu as gardé mon cadeau. Le vieil homme ouvrit son livre de psaumes, la fleur de sureau était là, fraîche comme si on venait de l'y déposer. Alors, « Souvenir » sourit, les deux vieux avec leur couronne d'or sur la tête, assis dans la lueur rouge du soleil couchant, fermèrent les yeux et l'histoire est finie. Le petit garçon, dans son lit, ne savait pas s'il avait dormi ou s'il avait entendu un conte. La théière était là, sur la table, mais aucun sureau n'en jaillissait, et le vieux monsieur qui avait raconté l'histoire, allait justement s'en aller.
- Comme c'était joli, maman, dit le petit garçon. J'ai été dans les pays chauds.
- Oui, ça, je veux bien le croire, dit la mère, quand on a dans le corps deux tasses de tisane de sureau brûlante, on doit bien se sentir dans les pays chauds. Elle remonta bien les couvertures pour qu'il ne se refroidisse plus.
- Tu as sûrement dormi pendant que je me disputais avec le monsieur pour savoir si c'était un conte ou une histoire !
- Où est la fée du Sureau ? demanda l'enfant.
- Elle est là, sur la théière, dit la mère, eh bien, qu'elle y reste.