La malle volantepage 2 / 6
- Merci, dit le fils du marchand.
Il retourna dans la forêt, s'assit dans la malle, vola j'usqu'au toit du château et se glissa par la fenêtre chez la princesse.
Elle était couchée sur le sofa et dormait. Elle était si adorable que le fils du marchand ne put se retenir de lui donner un baiser. Elle s'éveilla, effrayée, mais il lui affirma qu'il était le dieu des Turcs et qu'il était venu vers elle à travers les airs, ce qui plut beaucoup à la demoiselle.
Ils s'assirent l'un à côté de l'autre et il lui raconta des histoires : ses yeux étaient les plus beaux lacs sombres sur lesquels les pensées nageaient comme des sirènes, son front était un mont neigeux aux salles magnifiques, pleines d'images. Il parla aussi des cigognes qui apportent les mignons bébés. Quelles belles histoires ! alors, il demanda sa main à la princesse, et elle dit « oui » tout de suite.
- Mais revenez ici samedi, lui dit-elle, car le roi et la reine viennent prendre le thé chez moi. Ils seront très fiers de me voir épouser le dieu des Turcs, mais sachez leur raconter un très beau conte car ils les aiment énormément ; ma mère les veut moraux et distingués, mais père les apprécie très gais, que l'on puisse rire.
- Bien ! Je n'apporterai d'autre cadeau de mariage qu'un conte, répondit-il.
Là-dessus, ils se quittèrent après que la princesse lui eut donné un sabre incrusté de pièces d'or, et c'est cela surtout qui pouvait lui être utile.
Il s'envola, s'acheta une nouvelle robe de chambre et s'assit dans la forêt pour composer un conte. Il devait être terminé samedi, et ce n'est pas si facile. Pourtant, quand vint le samedi, c'était fait.
Le roi, la reine et toute la cour prenaient le thé chez la princesse et l'attendaient. Il fut reçu avec beaucoup de gentillesse.
- Voulez-vous nous raconter une histoire ? demanda la reine, une histoire d'un esprit profond et instructif.
- Mais qui fait quand même rire, dit le roi.