lundi 16 Février 2015 à 20h59
Super
Au débarquement, tout se passa comme la corneille l'avait prédit. Un magnifique cheval roux fut présenté au roi. « Bien, dit-il, je vais le monter jusqu'au palais. » Et il allait l'enfourcher, quand le fidèle Jean, passant devant lui, s'élança dessus, tira le pistolet des fontes et étendit le cheval roide mort.
Les autres serviteurs du roi, qui n'aimaient guère le fidèle Jean, s'écrièrent qu'il fallait être fou pour tuer un si bel animal que le roi allait monter. Mais le roi leur dit : « Taisez-vous, laissez-le faire ; c'est mon fidèle, il a sans doute ses raisons pour agir ainsi. »
Ils arrivèrent au palais, et, dans la première salle, la chemise de noces était posée sur un plat ; il semblait qu'elle fût d'or et d'argent. Le prince allait y toucher, mais le fidèle Jean le repoussa, et, la saisissant avec des gants, il la jeta au feu qui la consuma à l'instant même. Les autres serviteurs se mirent à murmurer : « Voyez, disaient-ils, le voilà qui brûle la chemise de noces du roi. »
Mais le jeune roi répéta encore : « Il a sans doute ses raisons. Laissez-le faire ; c'est mon fidèle. »
On célébra les noces. Il y eut un grand bal et la mariée commença à danser Dans ce moment le fidèle Jean ne la perdit pas des yeux. Tout à coup il lui prit une faiblesse et elle tomba comme une morte à la renverse. Se jetant sur elle aussitôt, il la releva et la porta dans sa chambre, et là, l'ayant couchée sur son lit, il se pencha sur elle et lui suça à l'épaule droite trois gouttes de sang qu'il cracha. A l'instant même elle respira et reprit connaissance; mais le jeune roi, qui avait tout vu et qui ne comprenait rien à la conduite de Jean, finit par s'en courroucer et le fit jeter en prison.
Le lendemain, le fidèle Jean fut condamné à mort et conduit à la potence. Étant déjà monté à l'échelle, il dit : « Tout homme qui va mourir peut parler avant sa fin; en aurai-je le droit?
2 vote(s) - Note moyenne 5/5
lundi 16 Février 2015 à 20h59
Super
dimanche 16 Mars 2014 à 11h23
tres bien