Un verre de pomme de nuitpage 3 / 4
Armés tous les quatre de paniers en osier, nous sommes alors partis dans le fond du jardin, où se trouve le verger. Là-bas, des dizaines de pommiers, avec leurs feuilles ruisselantes d'eau de pluie, semblaient nous tendre les bras. Avec au bout de chacun d'eux, des dizaines de pommes que les gouttelettes faisaient briller. A gauche, à droite, nous ramassions les précieux fruits. La récolte fut tellement abondante que nous avions du mal à soulever les paniers. Et leur transport jusqu'à la maison tourna à l'épreuve de force.
Une fois ces trésors mis à l'abri, l'heure du bain avait sonné depuis une bonne demi-heure. Et Mouna nous incita à accélérer le mouvement afin de combler notre retard. Moralité, la salle de bain fut cette fois, peut être un peu plus que de coutume, transformée en piscine. Dans notre précipitation à nous laver et à sortir de la baignoire, nous avons presque causé une inondation. Nous avions hâte de dîner et de boire notre rasade de pommes de pluie.
Mouna profita de notre énergie débordante pour nous demander de ranger nos chambres : comme elle disait, au moins que notre état d'excitation serve à quelque chose d'utile !
Et nous voilà astiquant les meubles, rassemblant les poupées et les peluches ou cherchant à quatre pattes sous la commode la dernière pièce de notre puzzle favori. Nous ne ménagions pas nos efforts pour déguster au plus vite le fameux breuvage. Dernière étape à franchir : mettre la table pour le dîner. En nous y mettant tous les trois, cela fut fait en moins de dix minutes, et toujours à un rythme d'enfer. Chambres rangées, table débarrassée et cheveux lavés : toutes les conditions semblaient maintenant réunies. Même si après toutes ces activités, Emma, Anne et moi avions quelque difficultés à garder les yeux ouverts.
C'est bien simple : nous tombions de fatigue. Et finalement c'est presque à la demande insistante de Mouna que nous avons avalé notre verre de jus de pommes de pluie. Un délice ! Même si à la minute, nous étions surtout intéressés par rejoindre nos oreillers moelleux. Deux baisers qui claquent sur les jouent de Mouna et nous filons sans attendre en direction de notre chambre, déjà à moitié emportés par le sommeil. Et foi de Nicolas, je n'ai eu aucun mal à m'endormir. A peine allongé, je me promenais déjà dans une forêt parfumée dans laquelle je retrouvais Ali et ses amis.