Le Loup de Pompeipage 4 / 5
- Mais où ce monstre emmène-t-il notre fille ? pleurait Hélène.
- Je l'ignore, mais nous ne le laisserons pas faire, répondit Marcus.
L'étrange cortège progressa ainsi vers l'est de la ville. La poursuite dura si longtemps qu'il était déjà midi passé. Epuisés, hors d'haleine, Marcus et les siens continuaient à traquer sans relâche l'animal par lequel le malheur s'était abattu sur la maison.
Au moment où la bête franchit les limites de la cité en direction des collines, Marcus s'inquiéta un peu plus encore. Il redoutait que sa femme n'ait vu juste. La louve entraînait certainement sa malheureuse proie dans les bois des hauteurs pour la dévorer tranquillement.
- Tant qu'il courra, ce monstre ne pourra pas manger notre petite, expliqua Marcus aux siens. Tant que nous sommes après lui, le bébé ne risque rien.
A présent, la traque se poursuivait dans les bois. La ville était loin derrière.
La chienne semblait presque aussi épuisée que Marcus et les siens. Lorsque tous arrivèrent au sommet de la colline, une secousse fit trembler le sol, mais Marcus, trop occupé à ne pas perdre la louve, n'y prêta pas attention. Alors qu'il s'apprêtait à dévaler la pente de l'autre côté, une autre secousse, puis un coup de tonnerre digne d'une colère divine le firent s'arrêter. Il se retourna vers la ville, et ce qu'il vit le glaça jusqu'au sang.
Le volcan était entré en éruption ! Dans une explosion de fin du monde, le mont Vésuve crachait du feu, et d'énormes boules fumantes criblaient Pompéi. Le ciel était plus sombre que jamais et une sinistre fumée commençait à recouvrir la ville.
- Par tous les dieux, souffla Marcus. On dirait que Vulcain attaque notre cité !
Un déluge de cendres et de feu s'abattait sur la ville. Des quartiers entiers n'étaient plus que brasiers livrés à la colère du volcan.
Le spectacle était aussi terrifiant que fascinant, et Marcus et les siens en avaient presque oublié pourquoi ils étaient si loin de la catastrophe, à l'abri sur cette colline.