Le Loup de Pompeipage 2 / 5
- Tais-toi, malheureuse, tu vas nous faire remarquer ! Que diraient mes gens en me voyant jouer avec toi comme un enfant ?
L'homme lui donna une première tranche de lard en lui caressant la tête. La bête était magnifique, avec de grands yeux sombres et un pelage épais. Marcus s'était pris d'affection pour elle depuis son installation dans sa nouvelle maison, et il ne manquait jamais son premier rendez-vous de la journée avec elle.
Pourtant, ce matin-là, contrairement à son habitude, la chienne n'avait pas envie de jouer, et même si Marcus lui jeta bien le bâton habituel pour qu'elle aille le chercher, elle resta plantée devant lui.
- Tu as bien peu de courage ce matin, lui fit-il, attendri.
Il n'insista pas et lui tendit sa deuxième tranche de lard. A sa grande surprise, la chienne ne la prit pas et le regarda fixement.
- Qu'y a-t-il, tu n'as pas faim ? Tu t'es trouvé un maître plus généreux ?
La chienne se glissa sous sa main, cherchant le contact.
- Eh bien, te voilà bien câline...
Alors que Marcus s'étonnait du comportement inhabituel de la bête, celle-ci se faufila, échappant à ses caresses pour se glisser dans la villa par la porte de service restée entrebâillée.
- Reviens ! appela Marcus. Tu ne peux pas entrer chez moi. Avec tes allures de loup, tu vas inquiéter mes serviteurs et ils vont te chasser !
Marcus entra à son tour, mais la chienne avait déjà disparu quelque part dans son palais. Il fronça les sourcils. Il croisa une de ses cuisinières et demanda, presque gêné :
- Vous n'auriez pas vu une chienne ? Elle ressemble à un loup, elle vient juste d'entrer…
Sa servante, aussi surprise qu'impressionnée de voir son maître lui adresser la parole, eut un regard apeuré et fit non de la tête avant de s'en aller aussi vite que possible. Marcus remonta les couloirs, inspectant chaque pièce, mais sans retrouver l'animal.
Alors qu'il vérifiait les recoins de la cour intérieure, Marcus fut alerté par des cris venus de l'étage. Au milieu de l'affolement, il reconnut la voix de son épouse qui hurlait. Il se précipita vers l'escalier, monta les marches à toute vitesse. Quand il arriva à leur chambre, il découvrit sa femme en pleurs et ses servantes affolées courant en tous sens. Marcus blêmit. Hélène se jeta dans ses bras :