Le vieux chênepage 1 / 2
Il était une fois... Un beau chêne si grand et si robuste, qu'il faisait l'admiration de toute la forêt. Bruno l'écureuil y avait établi son refuge qu'il bourrait de glands provenant de l'arbre majestueux. Sur la plus haute branche, Madame Rossignol avait dressé fièrement son nid. Et entre les racines énormes, gîtait Pomponet le lapin.
En résumé, tous y trouvaient un logis confortable. Mais hélas, ce beau chêne était aussi convoité par des bûcherons. Ceux-ci étaient venus s'installer depuis peu dans le bois afin de commencer leurs travaux d'abattage. C'est ainsi qu'un beau jour, munis de leurs haches et scies, arrivèrent deux solides gaillards. Ils cernèrent le vieux chêne et se mirent à le marteler de leur cognée. L'arbre gémissait sous la douleur qu'on lui infligeait.
Mais que pouvait-il faire, le malheureux ? Il saignait sa sève un peu de partout et il sentait, impuissant, qu'il ne résisterait pas longtemps...
Réunissant ses dernières forces, il fit frémir branches et feuilles en un ultime appel de pitié. Ses amis Pomponet et Bruno folâtraient non loin de là. Ils entendirent l'appel de leur ami et accoururent à toute vitesse.
- Hô ! , s'écrièrent-ils en choeur devant l'affreux spectacle.
Mais que faire ? Comment débarrasser leur ami de ces intrus malveillants ?
Tout à coup, Bruno eut une idée.
S'adressant à son compagnon, il lui dit :
- File à ton terrier sous les racines ! Hurle et grogne de toutes tes forces, sans te faire voir !
Sans chercher à comprendre, le lapin obéit. Profitant de quelques minutes de pause des bûcherons, il s'engouffra dans son refuge.
- Ah, mes amis, dit l'arbre dans un soupir, il va vous falloir trouver un autre logis car je vais mourir...
- Allons, ne dis pas de bêtises, lui répondit Pomponet. Nous allons t'aider.
Et puis, nous ferais-tu douter du proverbe : « Solide comme un chêne » ? Allez, un peu de patience...