L'araignée, la guêpe et la punaise qui passaient par là observèrent la petite chenille séchée qui se tortillait faiblement.
- Ne dirait-on pas l'affreuse idiote que nous avons rencontrée il y a quelques semaines ?, dit l'araignée.
- Serait-elle en train de mourir ?, questionna la guêpe.
- Bah ! De toute façon, laide comme elle était, ce n'est pas une grande perte !, ricana la punaise.
Un craquement sinistre retentit, faisant reculer les trois spectateurs. Le bizarre objet séché n'était que la chrysalide de l'affreuse petite chenille. Le cocon, en se déchirant, libéra un énorme papillon. Il déploya toutes grandes ses ailes multicolores et toisa les trois médisants.
Le papillon prit la parole :
- Cancanez et ricanez à votre aise, mes pauvres amis ! A présent, c'est mon tour. Je vous plains, vous, qui toute votre vie devrez fuir devant ceux qui veulent vous exterminer !
A présent, l'affreuse chenille vous salue et s'en va folâtrer...
Sur ces mots, le beau papillon prit son envol. Le déplacement d'air de ses battements d'ailes fit basculer les trois insectes ébahis. L'araignée, la guêpe et la punaise demeurèrent assises sur le sol jusqu'à ce que le papillon ait disparu dans le ciel.
Alors, en promenade, ne chassez pas les papillons. Ils souffrent assez pour naître...